mardi 21 juin 2011

L’homme qui aimait les chiens

De Leonardo Padura Fuentes

Le récit débute par l’aveu de l’assassinat de Léon Trotsky, par le piolet lui défonçant le crâne et son long cri qui figea d’effroi son assassin Jacques Mornard, en fait Ramon Mercader.
Entre réalité et fiction (mais il est difficile de délier le vrai de l’imaginaire) Leonardo Padura, auteur cubain vivant et écrivant toujours à Cuba, va nous conduire dans des histoires mêlées. De la Révolution espagnole aux exils de Léon Trotsky, des plongées dans le Cuba contemporain aux amours du « Vieux »… par un fil conducteur, l’affection portée aux chiens par bien des protagonistes de cet ouvrage, de la victime au meurtrier.

Ce roman est aussi un livre historico-politique qui traite de la bureaucratie stalinienne, de la révolution trahie, de l’histoire du xxe siècle. Remarquable aussi, le contexte de son écriture par un auteur cubain ayant déjà écrit de nombreux romans noirs dont les principaux personnages sont Cuba et le policier « borderline » Mario Conde.

Avec ce livre, Padura va politiquement et artistiquement au-delà de ses premiers ouvrages (qu’il faut lire aussi).
Pas étonnant que la parution de El hombre que amaba a los perros à La Havane prit la forme d’une petite révolution (dans le monde des livres !), même s’il ne fut édité, paraît-il, qu’à 200 exemplaires… Et pourtant, en fouillant bien, on le trouve encore chez les bouquinistes de la place des armes à La Havane, au côté du Che et de Cienfuego.
Un ouvrage à lire et relire sans modération.

Thomas Delmonte
Traduit de l’espagnol par René Solis et Elena Zayas
Éditions Métailié, 671 pages, 24 euros

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