lundi 6 septembre 2010

Sur le meurtre de Betty et Yiry

PAR LEUR VOIX PARLAIENT MAGON ET ZAPATA

Nous marchons, disait Betty Cariño dans une déclaration peu avant sa mort, les pieds sur terre, la tête haute, avec dignité, la tête froide et le cœur brûlant. Son cœur, comme celui du jeune finlandais Yiry Jaakkola, a cessé de battre, victime des sicaires paramilitaires du PRI responsables des exactions contre la commune autonome de San Juan Copala, le village des indigènes triqui rebelles qu’ils veulent couper du monde, et de l’attaque armée de la caravane de solidarité prise en embuscade.
Par notre voix, disait Betty, parle la voix des femmes de Oaxaca en lutte, la voix de Magon et de Zapata, la voix de tous nos ancêtres qui ont combattu pour la liberté. Ce cœur, qu’elle comparait, il y a peu, à celui d’une fleur s’ouvrant vers les rayons de soleil des jours à venir continue de battre au Mexique, en France, partout où existent des êtres humains qui se dressent contre l’inadmissible soumission à toutes les tyrannies de notre planète.

Cette voix-là aucune mitraille ne pourra la faire taire, elle continuera à résonner par les montagnes et les vallées d’Oaxaca et du Mexique, à murmurer dans les rivières, à tonner dans les tempêtes tropicales, à souffler avec le vent, à chanter dans les cascades. Elle finira, tôt ou tard, par casser les mâchoires de la machine à tuer de l’oligarchie et du Capital.

Paris, mai 2010
Le groupe de Paris du mouvement surréaliste
Anny Bonnin, Michèle Bachelet, Hervé Delabarre, Alfredo Fernandes, Michaël Löwy, Marie-Dominique Massoni, Dominique Paul, Bertrand Schmitt, Michel Zimbacca, et leurs amis Guy Girard et Jean-Jacques Méric

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