
Jésus Torres Nuno est secrétaire du Syndicat national révolutionnaire des travailleurs d’Euzkadi (SNRTE), une entreprise de pneus au Mexique, anciennement filiale de Continental. Après une longue grève, ils ont pu reprendre l’usine en coopérative en partenariat avec une entreprise de distribution de pneus.
Quelle est l’histoire de cette usine?
En rachetant l’usine, en 1998, Continental a tenté d’imposer des nouvelles conditions de travail impliquant une augmentation de la production de 35%, l’imposition de la journée continue, la fin du repos dominical inscrit dans le contrat de travail, une diminution des effectifs et un nouveau règlement intérieur. Face à notre refus, ils ont annoncé, le 16 décembre 2001, la fermeture de l’usine, avec l’objectif assumé de détruire notre syndicat. Dès cette annonce, nous avons présenté un plan de lutte à l’assemblée générale, qui prévoyait d’empêcher la sortie des machines ou de n’importe quel produit présent dans l’usine. La grève a duré trois ans, un mois et dix jours, le gouvernement mexicain refusant de reconnaître légalement notre grève pendant deux ans. Nous avons cherché différentes solutions alternatives à la direction, dont la nationalisation de l’entreprise, mais Continental n’a jamais voulu. Nous avons obtenu la récupération de la moitié de l’usine sous forme de coopérative (Tradoc), une aide technique pendant neuf mois pour réussir le démarrage, l’achat de 500000 pneus par an par Continental et la vente de matières premières à prix préférentiels, plus 225 millions de pesos de la part de Continental. L’autre moitié de l’usine a été acquise par Llanti Systems, un distributeur de pneus.