dimanche 26 septembre 2010

CHILI : TOUS VIVANTS, TOUS LIBRES !

APPEL À MANIFESTER LE MERCREDI 29 SEPTEMBRE FACE À L’AMBASSADE DU CHILI

SOLIDARITÉ AVEC LES 34 PRISONNIERS POLITIQUES  MAPUCHE
EN GRÈVE DE LA FAIM  AU CHILI !

Au sud du Chili,  34 Prisonniers Politiques Mapuche, répartis dans six prisons, sont en grève de la faim depuis le 12 juillet dernier pour faire connaître et aboutir leurs revendications. Plusieurs sont hospitalisés dans un état critique et l’inquiétude grandit au fil des jours qui passent sans aucun geste sérieux de la part du gouvernement de S. Piñera.

samedi 18 septembre 2010

Michael Löwy et les chatoiements de l’anticapitalisme romantique

Trois récents livres donnent un aperçu de l'étendu de l'œuvre du sociologue et philosophe Michael Löwy, notamment spécialiste de Walter Benjamin, de Franz Kafka et du romantisme, par ailleurs militant du Nouveau Parti Anticapitaliste.


Les richesses du NPA sont souvent méconnues, y compris des membres du NPA eux-mêmes. Richesses des itinéraires militants, des expériences vécues par les unes et par les autres, des initiatives et des inventivités (du local au mondial), des ingéniosités techniques et des talents artistiques...qui circulent encore si peu dans l'organisation, en tout cas beaucoup moins que les langues de bois tonitruantes. Lieu de coopération entre individualités, le paradoxal parti libertaire que nous avons parfois en tête ne brille-t-il pas davantage grâce aux miroitements individuels enrichissant notre collectif en devenir ? Marx et Engels ne parlaient-ils pas dans Le Manifeste communiste (1848) d'« une association où le libre épanouissement de chacun est la condition du libre épanouissement de tous » (et pas l'inverse, comme l'ont longtemps cru nombre de marxistes orthodoxes trop pressés), formule reprise dans les Principes fondateurs du NPA ? 

lundi 6 septembre 2010

EDITO : Des contradictions et des espoirs

C'est la rentrée ! Gageons qu'elle se déroule en France, sous le signe de la lutte contre les projets antisociaux du gouvernement Sarkozy. Gageons aussi que ces luttes nous permettront de poser la question centrale du renversement du capitalisme. En la matière, nous avons à apprendre des luttes, des succès et des échecs qui ont eu lieu en Amérique latine. Il y a dix ans, Lula accédait au pouvoir au Brésil avec le Parti des Travailleurs. Cette nouvelle phase dans l'histoire du Brésil a soulevé de nombreux débats sur les voies et moyens de changer de société. Et aussi des ruptures entre ceux qui pensent qu'on peut gérer le capitalisme dans l'intérêt de la classe ouvrière, donc en préservant les intérêts de la bourgeoisie, et ceux pour qui son renversement est la condition de l'émancipation du plus grand nombre. Nous sommes à leurs côtés dans la construction du Parti pour le Socialisme et la Liberté (PSOL). Cette rupture reflète les contradictions auxquels sont confrontés tous les processus dans les Amériques latines.

L’Amérique latine : pôle de résistance et laboratoire social

L’Amérique Latine a longtemps été un terreau fertile pour les expériences révolutionnaires. Depuis une vingtaine d’années, elle est probablement devenue le principal foyer de résistance à la mondialisation capitaliste et à l’hégémonie de l’Empire. La richesse et la diversité de ces expériences permettent de qualifier le sous-continent de véritable laboratoire social. En janvier 1994, l’insurrection zapatiste contre l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA) montre la voie de la résistance contre les institutions internationales. Elle est suivie une décennie plus tard par la mobilisation continentale contre l’accord de libre échange des Amériques (ALCA) et sa mise en échec lors du sommet de Mar del Plata en novembre 2005. 

Brésil : processus d’unification syndicale suspendu

Toutes les conditions étaient réunies, ces 5 et 6 juin 2010, pour écrire une page importante de l’histoire du mouvement des travailleurs brésiliens : 3115 délégués, 799 observateurs et 120 observateurs internationaux (venus de 25 pays) étaient réunis à Santos pour le Congrès CONCLAT (Congrès de la Classe Travailleuse) convoqué par 6 organisations (MAS, Conlutas, Intersindical, MTL, MTST, Pastoral Operaria).Il s’agissait de conclure par l’ unification les débats menés depuis plus de deux ans sur le caractère de cette unification syndicale par une commission de coordination et de préparation du congrès, composée des représentants des divers partenaires, débats repris dans les semaines précédant le congrès par plus de 20 000 travailleurs, réunis dans les 913 assemblées d’ élection des délégués élus. Après des heures de congrès, les ultimes moments ont révélés des problèmes profonds et l’unification n’a pas eu  lieu pour le moment. Retour sur une occasion loupée.

Résistances indigènes. 500 ans d’organisation sociale collective

Dans tous les pays où existe une population indigène, celle-ci lutte avec combativité en défense de la Mère Terre, contre les attaques des entreprises pétrolières, minières, d’exploitation de bois, etc. L’agro-industrie est également l’ennemie du sol et des populations, car elle détruit les sols par la monoculture et l’utilisation d’engrais chimiques, elle surexploite les travailleurs et le plus souvent elle produit pour l’exportation par exemple des biocombustibles pour alimenter les véhicules. Une autre attaque consiste à construire des barrages, des entreprises hydroélectriques, des aéroports, des routes, etc. au service des entreprises et au détriment des habitants. Le massacre à Bagua d’environ 200 péruviens amazoniens (le chiffre officiel est de 10), dont les cadavres ont été incinérés par les forces de répression, a provoqué l’indignation internationale. Mais il existe aussi des victoires, comme celle de Tambogrande qui a empêché l'entreprise canadienne Manhattan d'extraire l'or qui se trouve dans le sous sol.

Pérou : Soutenons les luttes indiennes !

Il y a un an déjà, en juin 2009, le gouvernement péruvien de l’APRA présidé par Alan GARCIA PEREZ mettait fin dans le sang à une mobilisation des indiens de l’Amazonie péruvienne. La raison de leur lutte ? Ils exigent l’abrogation des décrets législatifs favorisant le Traité de libre commerce (TLC) signé entre le Pérou et les USA. Ce traité offre des pans entiers de l’Amazonie aux multinationales. Le mouvement indien dirigé par l’AIDESEP (Association interethnique pour le développement de l’Amazonie péruvienne) s’est mobilisé pendant 54 jours pour défendre les terres des communautés, la protection de la biodiversité de l’Amazonie, Bien Commun de l’humanité. Il a été fortement réprimé. Le solde : 33 gardes civiles et des indiens morts. Les responsables de ce massacre n’ont pas été traduits en justice. Bien au contraire, ce sont les victimes qui sont objets de persécution politique et judiciaire :

Caraïbes : appel à la mobilisation sociale en octobre

Pendant près d'une semaine, des organisations syndicales venues de Ste Lucie, de la Guyane, de la Martinique, et d’Haïti ont rencontré leurs homologues de Guadeloupe. Un appel à la mobilisation a été lancé pour le mois d'octobre. Les syndicats de la Caraïbe semblent vouloir former un véritable « Liyannaj ». C'est en tout cas ce que laisse penser l'organisation de rencontres internationales, intitulées «Conférence des syndicats anticolonialistes, anticapitalistes et anti-impérialistes des colonies de la France » (CSACF) qui ont lieu pendant une semaine en Guadeloupe. Suite à ces rencontres, le LKP, le C5F de Martinique et l'UTG de Guyane, devraient de manière coordonnée déclencher un important mouvement de protestation au mois d'octobre prochain, «face au non-respect des accords signés en mars, considérant que la situation sociale ne cesse d'empirer et touche particulièrement la jeunesse ».

Chili : Nouvelle grève de la faim des Mapuche

Nous, prisonniers politiques mapuche actuellement en prison à El Manzano (Concepción), informons le peuple nation mapuche et l’opinion nationale et internationale qu’à partir d’aujourd’hui lundi 12 juillet 2010 nous commençons une grève de la faim liquide indéfinie. Cette décision drastique et extrême résulte d’une série de situations que nous avons dénoncées face aux procès politico-judiciaires injustes que nous subissons et qui violent tous les droits qui nous sont dus en tant que MAPUCHE et prisonniers politiques. En bref, nous avons dénoncé les montages médiatiques dont nous sommes l’objet de la part du Ministère Public représenté par des procureurs antimapuche et des groupes de policiers corrompus qui prétendent nous imposer les lois de la dictature et des méthodes fascistes.

La coopérative mexicaine des « Contis »...

Jésus Torres Nuno est secrétaire du Syndicat national révolutionnaire des travailleurs d’Euzkadi (SNRTE), une entreprise de pneus au Mexique, anciennement filiale de Continental. Après une longue grève, ils ont pu reprendre l’usine en coopérative en partenariat avec une entreprise de distribution de pneus.

Quelle est l’histoire de cette usine?
En rachetant l’usine, en 1998, Continental a tenté d’imposer des nouvelles conditions de travail impliquant une augmentation de la production de 35%, l’imposition de la journée continue, la fin du repos dominical inscrit dans le contrat de travail, une diminution des effectifs et un nouveau règlement intérieur. Face à notre refus, ils ont annoncé, le 16 décembre 2001, la fermeture de l’usine, avec l’objectif assumé de détruire notre syndicat. Dès cette annonce, nous avons présenté un plan de lutte à l’assemblée générale, qui prévoyait d’empêcher la sortie des machines ou de n’importe quel produit présent dans l’usine. La grève a duré trois ans, un mois et dix jours, le gouvernement mexicain refusant de reconnaître légalement notre grève pendant deux ans. Nous avons cherché différentes solutions alternatives à la direction, dont la nationalisation de l’entreprise, mais Continental n’a jamais voulu. Nous avons obtenu la récupération de la moitié de l’usine sous forme de coopérative (Tradoc), une aide technique pendant neuf mois pour réussir le démarrage, l’achat de 500000 pneus par an par Continental et la vente de matières premières à prix préférentiels, plus 225 millions de pesos de la part de Continental. L’autre moitié de l’usine a été acquise par Llanti Systems, un distributeur de pneus.

Sur le meurtre de Betty et Yiry

PAR LEUR VOIX PARLAIENT MAGON ET ZAPATA

Nous marchons, disait Betty Cariño dans une déclaration peu avant sa mort, les pieds sur terre, la tête haute, avec dignité, la tête froide et le cœur brûlant. Son cœur, comme celui du jeune finlandais Yiry Jaakkola, a cessé de battre, victime des sicaires paramilitaires du PRI responsables des exactions contre la commune autonome de San Juan Copala, le village des indigènes triqui rebelles qu’ils veulent couper du monde, et de l’attaque armée de la caravane de solidarité prise en embuscade.

Les nôtres : Luis Vitale, les combats d’un historien révolutionnaire latino-américain

Luis Vitale nous a quitté le 27 juin 2010 et avec lui c’est un pan entier de l’histoire du mouvement ouvrier chilien (et latino-américain) qui semblent s’en aller aux côtés de figures telles que Clotario Blest. La présence militante lors de ses funérailles à Santiago, tout comme au moment de la cérémonie autour de ses cendres dans la ville minière de Lota (dans le sud du pays) montrent qu’il est resté fidèle à ses engagements et à une pensée marxiste exigeante tout au long sa vie. Les siens, jusqu’à son dernier souffle, auront toujours été celles et ceux « d’en bas », les travailleurs, les opprimés, le peuple mobilisé contre toutes les formes d’exploitation ou de domination.

LECTURE : Forrest Hylton ; Sinclair Thomson

Horizons révolutionnaires, histoire et actualité politiques de la Bolivie

 « Nous nous proposons de procéder à une excavation de la révolution andine, dont les couches successives de sédimentation historique forment le sous-sol, le terreau, le paysage et les points de vue de la lutte politique actuelle en Bolivie », tel est l’objectif affiché par les deux auteurs de cet ouvrage, objectif largement atteint par ailleurs. Cette récente traduction de l’anglais (Etats-Unis) d’une édition de 2007 est donc une bonne nouvelle pour les lecteurs et militants francophones qui s’intéressent à la Bolivie contemporaine, pays le plus appauvri d’Amérique du sud, marqué par plus de deux siècles d’insurrections et de luttes populaires. Car tel est le grand apport de ce livre : mettre en perspective et analyser les racines de la Bolivie d’Evo Morales grâce à une vision ancrée dans un temps long, qui part du XVIII siècle jusqu’à nos jours.